Cela fait 10 ans que les montants des crédits immobiliers n'avaient pas été aussi bas. En effet, au premier semestre 2024, une baisse de 36% a été enregistrée par rapport à l'année dernière. Bien que cette nouvelle puisse perturber les futurs acquéreurs, est-il vraiment nécessaire de repousser la réalisation de nouveaux projets ?
On vous rassure, la réponse est non, et nous allons vous expliquer pourquoi !
Sur un marché où les acheteurs sont moins nombreux en raison de prix immobiliers qui ne baissent guère, le montant total des nouveaux crédits à l'habitat, hors renégociations, s'est chiffré à 47,3 milliards d'euros entre janvier et juin, enregistrant une baisse de 36% sur un an et atteignant son niveau le plus bas depuis 2014.
Bien que le taux d'intérêt moyen de ces nouveaux prêts ait légèrement baissé, passant de 4,17% en janvier à 3,70% en juin, selon la même source, cela ne suffit pas à stimuler le marché. Ces taux, hors frais et assurances, ont en effet diminué, mais restent élevés : tous frais compris, les taux sont passés de 4,79% à 4,62% du premier au deuxième trimestre pour une durée de vingt ans et plus. Cette situation représente un véritable choc pour le pouvoir d'achat immobilier des ménages, sachant que ce taux était encore de 1,80% au premier trimestre 2022, soit deux fois et demi inférieur.
Bien que cette légère baisse des taux et les efforts des banques pour attirer les emprunteurs devraient normalement dynamiser le marché, les candidats à la propriété restent rares.
Le principal obstacle, reconnu par tous les acteurs du marché, est le prix de l'immobilier qui demeure élevé. Le contexte politique de juin a également contribué à un climat d'incertitude et de prudence chez les ménages.
Au deuxième trimestre, "le marché des crédits immobiliers a été atone", a déclaré jeudi dernier Claire Dumas, directrice financière de la Société Générale, "en raison d'un environnement plus incertain et attentiste, notamment après la dissolution de l'Assemblée nationale".
Les banques et les courtiers estiment également que certaines règles établies par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui régulent notamment les conditions d'octroi de crédit immobilier et d'investissement locatif, freinent le marché.
Les signes de reprise restent modestes : la production de nouveaux crédits à l'habitat hors renégociations a atteint 8,6 milliards d'euros en juin, le deuxième meilleur mois de l'année après avril.
Ces signes de reprise pourraient cependant s'atténuer en juillet et août, des périodes généralement calmes pour les transactions immobilières. La Banque de France anticipe toutefois une "reprise graduelle", bien que les stabilisations prévues pour avril et décembre 2023 ne se soient pas concrétisées.
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